"Le lilliputien de l'autobus : c'est un petit enfant déjà bien fripé, mais on ne le remarquerait pas s'il n'avait mis sur son visage, pour parer à sa petite taille, et à son système pileux déficient, une vilaine moustache de théâtre, quelques poils gris collés sur une bande de tissu. Il désigne du doigt son propre malheur, qui autrement serait invisible, aux autres, et peut-être à lui-même. Je me demande si ma moustache de lilliputien à moi n'est pas l'écriture."
Hervé Guibert, Le Mausolée des amants.
(Illustration : François Matton)